Depuis le début du mandat, le Maire est sourd aux avertissements que nous formulons à l’encontre de sa gestion. A de nombreuses reprises, nous l’avons averti que son action allait immanquablement mener à une hausse des impôts, tout en constatant la disparition de l’investissement et une situation de surendettement.
Début 2016, en ce 21 mars où nous votons le budget, deux ans après le début du mandat, nous sommes dans le mur.
Sans qu’il ne soit besoin de rentrer dans les détails techniques, la situation est éloquente :
- Nous ne réalisons quasiment plus d’investissement.
- L’endettement poursuit son augmentation déraisonnable. Nous sommes d’ailleurs surendettés : nous ne dégageons pas assez d’excédents pour rembourser la dette. Nous empruntons pour rembourser notre dette. Nous rembourserons 25 millions cette année, nous nous endetterons de 29, alors même que nous menons toujours moins de projets.
- Nous sommes écrasés financièrement par la Métropole qui prélève de manière injustifiable les ressources de la Ville, tout en poursuivant des projets pharaoniques dont nous ne voulons pas, comme le panorama XXL qui a asséché les subventions disponibles pour la culture, ou le palais de la Métropole, monument inutile et coûteux à la gloire de son Président.
- Aucune réforme structurelle n’a été engagée. Nous n’avons pas réduit la voilure en termes de dépense publique. Pire, nous multiplions les doublons administratifs avec la Métropole et nous n’avons aucune politique de mutualisation de nos moyens.
Par ailleurs, les dotations de l’Etat diminuent. Localement, le PS dénonce ce qu’il vote nationalement. Et nous voilà dans la situation d’augmenter les impôts. De 3 % + la revalorisation des bases, c’est-à-dire l’inflation. Pour une famille de 5 personnes, 150 € en moyenne chaque année. Et l’effort est loin d’être équitablement réparti sur chacun. Ajoutons 250 000 € au titre du stationnement payant prélevé en plus sur les Rouennais. Et l’augmentation du tarif de nombreux services municipaux.
Ce qui arrive au travers de ce budget est un véritable scandale.
C’est d’abord le scandale d’un Maire qui a menti sciemment aux Rouennais. Un Maire qui a fait des promesses, qui a prétendu qu’il y aurait des investissements, et pas de hausse d’impôts. Qui l’a écrit noir sur blanc aux Rouennais, qui l’ont élu parce qu’il s’y engageait, quand nous étions clairs sur la nécessité de conduire un ambitieux programme d’économie et de rééquilibrage des relations financières avec la Métropole.
C’est le scandale d’une mandature perdue. Nous n’avons pas de Maire à Rouen, nous avons des technocrates qui n’ont pas de projets pour la Ville et les Rouennais. Ils gèrent la pénurie que leur propre turpitude construit chaque jour, sacrifiant au passage tout ce qui fait la vie de la Cité : foire Saint-Romain, animations de Noël, solidarité envers les plus démunis. Nous pourrions être sous la tutelle du Préfet, nous ne verrions pas la différence dans l’action municipale, gérée au fil des jours sans aucune ambition.
C’est aussi le scandale d’un double discours des plus détestables au plan local et au plan national, et qui fait le lit des extrêmes de droite comme de gauche. Au plan national, on vote des mesures d’économie qui impactent les Collectivités locales, parce qu’on n’a pas le courage de réformer l’Etat. Au plan local, on se désole, on manifeste… contre son propre gouvernement ! Et surtout, on n’assume pas la conséquence pour chercher les économies possibles.
C’est enfin le scandale d’un exercice d’autosatisfaction par lequel le Maire continue de mentir : quand il prétend qu’il fait des économies alors qu’il se contente de limiter l’augmentation de la dépense notamment en personnel et de raboter les dépenses les plus faciles à diminuer, quand il prétend qu’il poursuit des investissements alors qu’il ne vit que sur quelques projets secondaires depuis des années, quand il prétend qu’il maîtrise la Métropole alors que celle-ci nous impose son palais et le tracé du T4, quand il se vente du soutien apporter aux associations alors que nombre d’entre elles dénoncent à mots plus ou moins couverts les rigidité, la récupération des projets et le clientélisme.
Conscient de la gravité de la situation, le Maire a battu le rappel de ses « partenaires », pour que le budget cette année ne soit pas minoritaire. L’extrême gauche, qui pratique la politique des tartuffes, soutient un budget qui lui permet de conserver ses postes d’adjoints en dénonçant les monstruosités socialistes. Les verts jubilent, car c’est leur programme, qui prévoyait la sclérose et l’augmentation des impôts, qui est mis en application : ils oublient simplement que c’est précisément ce dont les Rouennais ne voulaient pas.
En tout état de cause, la mandature est finie. La légitimité du Maire, et de sa majorité est nulle. Ce n’est pas à la démission du Maire que nous appelons, mais à la démission du conseil municipal tout entier. A l’aune de la situation, et pour ne pas faire perdre à Rouen quatre ans supplémentaire en l’enfonçant toujours dans l’immobilisme et une situation financière désastreuse, il faut redonner la parole aux citoyens.