François Hollande avait réaffirmé fin 2014 qu’il n’y aurait pas d’impôt supplémentaire « sur qui que ce soit » et « jusqu’à la fin du quinquennat ». Touché par un éclair de lucidité, il soulignait même qu’ « un moment donné, la classe moyenne supérieure ne peut plus accepter d’augmentation d’impôt ». Il est vrai que depuis 2012, les impôts, en particulier sur les familles, ont particulièrement augmenté. La France est vice-championne de l’OCDE en matière de prélèvements obligatoires, qui dépassent 45 % de notre PIB.
Cette promesse à laquelle personne n’a vraiment cru ne valait effectivement pas grand-chose, comme beaucoup d’autres ces dernières années. Les socialistes ont décidé de mettre en place une taxe foncière régionale (pompeusement appelée Taxe spéciale d’équipement régionale). Ils se défaussent en prétendant que ce n’est pas un impôt pour l’Etat, mais un impôt pour les Régions. Regardons de plus près. L’Etat refuse de compenser les Départements notamment pour la prise en charge des dépenses sociales décidées par lui et qui lui incombent. Du coup, l’Etat exonère les Départements du paiement d’une partie des compétences économiques transférées aux Régions. Et il invente un nouvel impôt pour permettre aux Régions d’équilibrer leur budget, à hauteur d’environ 600 millions d’euros supplémentaires prélevés sur les Français.
Au total, l’Etat, qui se montre incapable de diminuer sa dépense publique alors qu’il réduit depuis plusieurs années son champ d’intervention au profit des collectivités locales, invente un impôt pour permettre aux Régions de se faire payer la facture qu’il a laissé aux Départements !
Ce grand mensonge fait aux Français en rappelle un autre, plus local, dont les Rouennais ont été victimes quand M. Yvon Robert et Mme Valérie Fourneyron ont en 2016 décidé d’une hausse des impôts de 3 %, dont il faut s’attendre à ce qu’elle soit renouvelée l’année prochaine, alors qu’ils avaient promis en 2014 de ne pas toucher aux taux. On a là une constante du pouvoir socialiste : incapacité à faire des économies, réflexe de taxation des contribuables au mépris de la consommation et de l’investissement.