Les usagers du T1 ont découvert à la rentrée que le terminus de la ligne, fixé à Boulingrin, avait été avancé au CHU. La Métropole a donc acté de la suppression de 1,3 km de ligne et de deux arrêts (Boulingrin et Saint-Hilaire). Elle prive de nombreux usagers d’une utile correspondance avec le Métro, le F2, les lignes 22 et 40. Les habitants des quartiers Saint-Hilaire, Jouvenet, Hauts-de-Rouen ou Descroizilles désirant se rendre au CHU (service public essentiel et principal employeur Normand) doivent désormais redescendre en F2 jusqu’à la Seine avant d’envisager une correspondance avec le T1. A la clé, plus de vingt minutes de trajet supplémentaire, et plus encore pendant les heures creuses. L’accès à la place Saint-Marc est également rendu plus compliqué. Mécontents, les habitants ont lancé une pétition.
La méthode employée par le Président de la Métropole est inqualifiable. Et le silence du Maire de Rouen ahurissant. Encore une fois, la décision a été prise de manière tout à fait unilatérale, sans concertation avec les habitants, sans débats avec les élus. Elle prend volontairement les Rouennais et tous les habitants de l’agglomération par surprise, afin de les mettre devant le fait accompli et d’imposer une décision particulièrement contestable. A quoi sert alors d’avoir créé une commission consultative des services publics locaux ? A quoi servent les conseils de quartier ? A quoi sert d’avoir un conseil communautaire ? Quand on pense que la majorité, emmenée par Yvon Robert et Valérie Fourneyron, a fait campagne en 2014 sur le thème de la démocratie participative et de la concertation citoyenne !
Sur le fond, la Métropole avance que les encombrements sur l’axe CHU/Boulingrin pouvaient ralentir le trafic des bus. Mais quelle est la cohérence de cette décision, alors que le prolongement du T1 au Boulingrin permettait de palier partiellement à l’inachèvement du Métro, qui en dépit du bon sens n’a jamais été prolongé jusqu’au CHU ? Quelle est la cohérence de cette décision, qui prive le tronçon Est des Boulevards de son transport alors qu’on envisage à très grands frais une ligne T4 sur le tronçon Ouest, avec ses effets pervers sur l’accessibilité du centre-ville et la congestion du trafic ?
Il y a urgence à rétablir le tronçon Boulingrin – CHU. La méthode du passage en force doit être bannie. Et au-delà, c’est l’ensemble de la politique transport de l’agglomération qui doit être réinterrogée, notamment pour envisager enfin le prolongement du métro et pour redéfinir le tracé de la future T4 qui aujourd’hui ne répond pas au besoin des habitants et fait courir un risque majeur de congestion de la Métropole.