Voici quatre nuits que plusieurs centaines de policiers se rassemblent pour exprimer leur colère et leur inquiétude quant à l’exercice de leur profession. Les événements de ces dernières semaines, comme l’agression sans nom d’un équipage à Viry-Châtillon au début du mois d’octobre, dans laquelle une policière a été grièvement brûlée, sont les révélateurs d’une situation particulièrement tendue.
Il n’y a d’ailleurs pas que la police qui soit confrontée à cette violence gratuite et diffuse, qui gangrène notre société. Ces dernières semaines, les agressions en direction des enseignants, des personnels soignants… se sont multipliées. On pense, par exemple, à ce médecin urgentiste à qui le proche d’un patient a cassé les deux mains à Saint-Denis, ou à cet enseignant roué de coups devant ses élèves de CE2 à Argenteuil.
Nous nous sommes mobilisés face au terrorisme, qui touche durement notre société. Mais nous ne devons absolument pas sous-estimer cette autre forme de violence qui nous concerne tous. Ne pas la banaliser, combattre sans relâche les auteurs de ces actes inqualifiables, et donner aux services de l’Etat les moyens de leurs missions essentielles à l’ordre républicain doit être une PRIORITÉ.
Notre mobilisation doit être totale, et les agents du service public véritablement écoutés et accompagnés dans l’exercice de leurs missions. Le gouvernement doit réagir face à cette urgence, plutôt que de laisser entendre qu’il y a là un complot populiste. Si rien n’est fait, c’est justement le populisme qui tirera son épingle du jeu, alors qu’il propose des solutions qui ne pourront qu’aggraver la situation et cristalliser les haines.