Ce lundi 20 novembre, les sujets financiers étaient nombreux au conseil municipal de Rouen.
Moment important, nous examinions le rapport de la Chambre régionale des comptes, qui s’intéresse à la gestion de la Ville depuis 2012. Force est de constater que ce rapport donne raison à l’opposition sur tous les points.
Il y est notamment rappelé :
• que la situation de la Ville est très critique, avec surendettement, le remboursement de la dette n’étant pas assuré par des ressources pérennes
• que face à cette situation, les décisions ont été « trop limitées, trop tardives… » et que la Ville n’a du sa survie qu’aux augmentations d’impôts, dont on rappellera qu’elles sont intervenues en parfait reniement des promesses de 2014.
• que la Ville n’a pas présenté de stratégie cohérente pour le redressement de cette situation
• que la Ville n’a pas tiré les conséquences des transferts de compétence à la Métropole, qui auraient dû lui permettre de réorganiser ses moyens généraux. La chambre identifie par exemple 16 postes qui auraient dû être supprimés et qui ont été maintenu, pour une charge annuelle de 631 k€ / an.
Compte-tenu de ce rapport, la Ville ne pourra plus nier la réalité.
Réalité qui, malheureusement, est toujours aussi inquiétante. En témoigne d’ailleurs la décision modificative du budget n°2, la dernière de 2017, votée ce soir. Elle montre bien les limites des économies mises en avant par la majorité, dont la portée demeure très limitée puisque la Ville refuse de se réformer en profondeur. Surtout, on apprend qu’il faudra se passer de l’enveloppe de 5 M€ / an attendue de la Métropole, au titre des charges de centralité. Les centristes réclament depuis 2014 cette solidarité Métropolitaine. Nous pensions avoir convaincu la majorité municipale, mais le message n’est semble-t-il pas arrivé à la Métropole. Pourtant, le Maire de Rouen est vice-président aux finances de la Métropole !
Finalement, le débat d’orientation budgétaire pour 2018 achève nos espoirs. On apprend que l’investissement sera maintenu au strict minimum, après plusieurs années de vaches maigres (seulement 20 à 25 M€ investis par an, qui ne suffisent même pas à maintenir le patrimoine de la Ville). Et, alors qu’à fin 2017 une légère décrue de l’endettement est envisagée grâce à des recettes ponctuelles (oublis, vente de biens…), on constate que la dette devrait repartir à la hausse en 2018.
Vraiment, la Ville est dans une impasse. Seule une réforme profonde et un rapport redéfini avec la Métropole permettraient d’en sortir.