Finalement, le maire de Rouen et le Président de la Métropole ont décidé de régler leurs comptes en public (article PN du 20/12/2017). Triste spectacle !
Dès le début de son mandat, le maire de Rouen a commis une erreur dont nous l’avons pourtant largement averti. Il a renoncé à peser sur la destinée de la Métropole, alors que nous l’enjoignions d’en prendre la Présidence. Par faiblesse, par incompréhension, par absence d’ambition pour le territoire…
Cette absence de la Ville de Rouen a permis au Président de la Métropole d’agir hors de contrôle : le somptueux (et si coûteux) palais de la Métropole, l’itinéraire inadapté de la T4, le très contestable Panorama XXL, la tentative de fermeture de l’aéroport…
Et même si de nombreux élus de sa majorité n’en pensaient pas moins, il n’était visiblement même pas permis de débattre dans des conseils métropolitains tenus à la baguette.
Notre Ville centre continue quant à elle à se recroqueviller. Étouffée par une Métropole qui lui a imposé des conditions financières absurdes. Un constat fait par nous depuis des mois, repris par la chambre régionale des comptes, et finalement admis par la majorité rouennaise.
Cette situation est très préjudiciable pour notre territoire, pris en otage. La Métropole a besoin d’une Ville centre qui fonctionne, et la Ville centre d’une Métropole consciente de ses responsabilités.
Or aujourd’hui, la Métropole agit sans stratégie, favorise ou punit par les subventions les communes en fonction de leur degré de soumission à l’exécutif, les néglige sur des sujets aussi essentiels que le transport ou le logement… Quel spectacle donnons-nous quand la Région réunifiée cherche au sein de la capitale normande un interlocuteur valable pour mettre en place une vraie politique de développement !
La réaction d’Yvon Robert et de ses adjoints est malheureusement trop tardive. Et elle se trompe d’objectif. Le maire veut engager un bras de fer sur les transferts d’équipements stratégiques, comme la patinoire et l’opéra. Mais, la Ville n’a plus les moyens de soutenir efficacement ces infrastructures. Ce n’est pas d’une guerre de clocher sur les équipements dont Rouen a besoin, mais d’un véritable projet métropolitain, discuté et porté par l’ensemble des partis-prenantes.
Les équipes actuelles sont en place jusque début 2020. Nous ne pouvons pas accepter que la situation continue à pourrir pendant deux années supplémentaires. Le maire et le président de la Métropole ne partagent plus (et n’ont certainement jamais partagé) un destin commun pour notre territoire. Si Yvon Robert reste maire de Rouen, comment Frédéric Sanchez peut-il rester Président de la Métropole ? Frédéric Sanchez a été choisi par les élus de gauche du territoire métropolitain. Privé du soutien de nombre d’entre eux, il devrait en tirer les conséquences politiques.