
L’exécutif de la Métropole de Rouen est désormais installé. Aucune surprise, avec le maintien de la main mise absolue des sortants sur l’institution. Ce qui n’est pas sans causer de vives inquiétudes. Imaginez que le nouveau vice-président aux finances n’est autre que l’ancien président du Département, quand on sait dans quel état il a laissé les comptes… La présence d’adversaires du développement économique de la Métropole ne rassure pas non plus, surtout quand le nouveau président a lui-même retourné sa veste sur des sujets structurants comme le contournement est.
J’entends cependant que certains regrettent que la gouvernance ne soit pas partenariale. Mais il ne faut pas se méprendre : les Métropoles n’ont plus grand-chose à voir avec la coopération technique entre communes proposées par les premières générations d’intercommunalité. Il est logique que leur gouvernance soit politique. Et puis, à quoi servait réellement l’attribution de postes de vice-présidents à des élus d’opposition comme en 2014 ? A part accroître le flou et la suspicion de prébendes ?
Ce qui est plus regrettable en l’espèce, c’est que ce troisième tour se déroule sans que jamais il n’y ait eu de vrai débat sur le projet métropolitain pour 2020-2026. Le projet communautaire du nouveau président s’est limité, au cours de la campagne, à affirmer sa volonté d’en prendre la tête. Et côté opposition, divisée en plusieurs groupes, on peut s’inquiéter qu’aucun contreprojet n’ait été présenté, ni aucune alternative, pas même un candidat. On est loin de l’idée d’un vrai débat démocratique.
Certainement que le déroulement très particulier de l’élection à Rouen n’est pas étranger à cette situation, aboutissant à la représentation de l’opposition par des candidats peu préparés et ayant réaffirmé pour certains leur manque de considération pour l’intercommunalité. Souhaitons que chacun réagisse, et qu’on puisse observer dans la durée du mandat une configuration plus solide face au rouleau-compresseur majoritaire. Et souhaitons surtout qu’en 2026, on puisse enfin élire au suffrage universel direct les représentants à la Métropole !